laun

[ LAUNDRY ]

Jeudi 3 mars 2011 à 21:37

 Je l'oublie peu à peu. J'estompe les marques,  cache les cicatrices. Je veux qu'il s'évapore, qu'il soit cendre pour le jeter à la mer. Mes mains sont devenues froides à force de les mettre dans les siennes, et je veux les réchauffer au creux d'un corps... Je veux oublier, le temps d'une étreinte qui il était, et ce qu'il m'a fait. Je veux hurler pendant des heures ma souffrance. Je veux serrer le drap avec mes doigts, plantant mes ongles dans son dos. Je veux qu'il me regarde et me dise  "Ca y est, tu l'as zappé?". Non. Recommence. T'arrête pas, continues encore et encore. Continues jusqu'a ce que je sois épuisée, et que je m'endorme dans tes bras. 

Jeudi 17 février 2011 à 13:08

 Mes paupières pèsent exactement trois tonnes. Deux heures de sommeil dans le corps, ma journée s'annonce au ralenti. J'ai la nausée, la fatigue me donne la migraine. J'ai peur de pas vivre sans toi, mais je ne veux pas vivre avec toi. Tu m'as arraché le coeur, et au lieu d'en trouver un autre ailleurs, je te suis afin de le récuperer. C'est ce qu'on appelle le masochisme, il me semble. Tu réponds pas quand il faut. J'avais pas envie de partir ce matin, mais j'ai claqué la porte et me suis retrouvée dans la rue, mal fagottée car pressée. J'étais heureuse de passer un bout de temps avec toi, jusqu'a ce que tu me déçoives. Et j'en peux plus, tu me ronges, j'ai l'impression d'avoir un ver solitaire dans mes intestins, qui me grignote un peu tout les jours... Tu es le ver, solitaire je ne pense pas. Je veux dormir maintenant. Juste dormir, et vomir aussi je crois. 

Mercredi 16 février 2011 à 15:12

 Il fait beau. Hier soir, il a plu énormément, et j'ai eu une envie soudaine de pleurer. Pleurer sur mon sort, comme une gamine qui a été punie. J'ai chercher ce que j'ai eu, j'ai trop joué, j'ai perdu. Je suis sortie acheter du pain, j'ai trainé la patte, cherchant du soutien dans les regards. Mais en fait, je m'en fou du soutien, j'en veux même pas. Personne comprendrait. Le ciel était bleu, le vent s'engouffrait sous ma jupe. J'allume une clope, on me regarde, on se retourne. Quoi, c'est si étonnant une gonzesse en mini-jupe, veste Matix, T-shirt Rolling Stones, pas maquillée, pas coiffée, fumant une clope en frottant ses genoux? Vous êtes dingues, et par la même je le suis plus que vous. J'ai envie de prendre un bon bain chaud, avis à la population, je cherche à louer une baignoire pendant deux heures. Envie de crèpes et de barbe à papa. Envie d'un bon verre de Sauterne. Envie de tomber ivre morte sur mon lit, et d'être à demain.

Mardi 15 février 2011 à 18:03

Les bras tendus, dans la neige, je tourne autour de moi. Ma robe est trempée, les larmes coulent sur mes joues. Serai-je libre? Je marche, les pieds nus, dans le froid que je ne ressens plus. L'envie de rentrer est prenante, mais mon corps a pris le contrôle et ne cesse d'avancer. Les lumières m'éblouissent sur le bord de route. Je peux dessiner le contour des arbres un peu plus loin. J'aime cette sensation de liberté volée. Je ne veux plus jamais rentrer, je veux voler des papiers, partir en bus dans un nouveau pays, et rêver de nouveaux projets. Mais cela m'est impossible, je suis bien trop peureuse pour oser faire ça. Alors je continue a marcher le long de cette route, espèrant qu'une voiture s'arrete et m'emporte aussi loin que possible.
Mais aucune voiture ne s'est arretée, je n'ai volé aucun papier, et je n'ai pas pris le bus pour voyager... Je suis rentrée, et je l'ai vu qu'il m'attendais dans le noir.

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